Signalement des cyberattaques

Une nouvelle obligation en Suisse depuis avril 2025

À partir du 1er avril 2025, la Suisse instaure une mesure décisive en matière de cybersécurité : les exploitants d’infrastructures critiques tels que les fournisseurs d’énergie, les réseaux de transport, les collectivités publiques ou encore les systèmes de santé doivent signaler toute cyberattaque à l’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) dans un délai de 24 heures suivant leur détection.

Contexte et fondements légaux

Cette obligation résulte d’une révision de la Loi sur la sécurité de l’information (LSI) adoptée fin 2023, et se trouve précisée par la nouvelle Ordonnance sur la cybersécurité (OCyS) promulguée début 2025. Elle vise à coordonner la réponse nationale face aux cybermenaces en facilitant la réaction rapide de l’État et en limitant la propagation potentielle d’attaques vers d’autres infrastructures sensibles.

Mécanisme de signalement & période de transition

Les exploitants peuvent transmettre le signalement via un formulaire dédié sur la plateforme du Cyber Security Hub de l’OFCS, ou, pour ceux n’ayant pas accès, par email avec un modèle officiel.

Si certaines informations ne sont pas disponibles dans les premières 24 heures, elles peuvent être complétées ultérieurement jusqu’à 14 jours après la déclaration initiale.

Pour faciliter la transition, aucune sanction ne sera appliquée durant les six premiers mois. Passé le 1er octobre 2025, des amendes pourront être imposées aux entités en défaut de déclaration. Des montants allant jusqu’à 100 000 CHF sont évoqués pour les infractions graves.

Qui est concerné et quelles exceptions ?

Sont concernées : les infrastructures critiques couvrant la santé, l’énergie, l’eau potable, les transports, la finance, l’alimentation, les télécommunications, la sécurité publique et l’élimination des déchets. Certaines entités telles que les petites structures — moins de 50 employés et CA ou bilan inférieur à 10 millions CHF — bénéficient d’exemptions. D’autres acteurs, comme les prestataires IT, les centres de données ou les fournisseurs cloud, ne sont concernés que s’ils offrent leurs services à des tiers contre rémunération.

Enjeux et perspectives

Cette obligation représente une première en Suisse, une démarche multisectorielle de transparence proactive, alignée avec la directive européenne NIS, visant à renforcer la résilience cyber nationale.

Elle incite les organisations à renforcer leurs dispositifs de détection et de réaction aux incidents, tout en favorisant une culture de coopération entre les secteurs public et privé

L’entrée en vigueur de cette obligation de signaler les cyberattaques traduit une volonté claire de la Suisse d’être à la pointe de la cybersécurité. En exigeant rapidité, coordination et responsabilité institutionnelle, cette mesure constitue un tournant stratégique pour la protection des infrastructures essentielles.

Infomaniak lance “Sovereign AI”

l’IA éthique et souveraine 100 % suisse

Face à la montée en puissance des intelligences artificielles américaines comme ChatGPT, Gemini ou Copilot, le fournisseur suisse Infomaniak dévoile sa propre alternative locale : “Sovereign AI”. Cette plateforme d’IA générative 100 % hébergée en Suisse allie respect de la vie privée, performance technologique et durabilité. Une initiative inédite en Europe, portée par un acteur engagé dans la souveraineté numérique.

Interface de la nouvelle IA

Une IA souveraine, conçue pour la confidentialité

Lancée en octobre 2024, Sovereign AI marque une étape stratégique pour Infomaniak, déjà reconnu pour ses solutions cloud éthiques et écologiques. Contrairement aux services d’IA américains, cette plateforme garantit une confidentialité totale des données : aucune requête n’est enregistrée, ni exploitée à des fins commerciales. Toutes les opérations sont hébergées dans les datacenters suisses de l’entreprise, soumis à la LPD (loi suisse sur la protection des données) et au RGPD européen.

Cette démarche vise à offrir une solution sécurisée aux entreprises, administrations publiques et particuliers soucieux de préserver la souveraineté de leurs informations.


Des modèles open source puissants et variés

  • Mixtral 8x22B : polyvalent et très performant,
  • LLaMA 3 70B : concurrent direct de GPT-3.5,
  • Whisper V2 : pour la transcription audio,
  • SDXL Lightning et Photomaker V2 : pour la génération et l’interprétation d’images.

Ces outils sont capables de répondre à des besoins variés : rédaction de contenus, assistance à la traduction, résumés automatiques, transcription d’entretiens ou encore création d’images à partir de texte.


Accessible, intégrée et économique?

L’un des grands atouts de Sovereign AI est son accessibilité. La plateforme est disponible directement depuis le tableau de bord Infomaniak ou via une API pour les développeurs souhaitant intégrer ces IA dans leurs propres applications.

Chaque utilisateur bénéficie d’un quota gratuit de 1 million de tokens, suffisant pour tester largement la plateforme. Ensuite, le prix reste très compétitif : dès 0,005 € pour 10 000 tokens, en fonction du modèle utilisé. L’IA est également intégrée à la suite bureautique kSuite (kMail, kDrive, kChat), ce qui permet par exemple de rédiger des e-mails, classer automatiquement des documents ou transcrire des notes vocales.


Une solution alignée avec les valeurs écologiques suisses

Fidèle à ses engagements, Infomaniak héberge Sovereign AI dans ses datacenters écologiques situés à Genève, refroidis naturellement, sans climatisation. Mieux encore, la chaleur produite par les serveurs sera prochainement utilisée pour chauffer des quartiers entiers de la ville, réduisant l’empreinte carbone de la technologie.

L’entreprise possède plusieurs certifications internationales (ISO 27001, ISO 50001, etc.), attestant de son sérieux en matière de sécurité, qualité et responsabilité environnementale.


Conclusion : Une IA européenne, enfin souveraine ?

Avec Sovereign AI, Infomaniak propose une réponse concrète aux préoccupations croissantes autour de la confidentialité, de la souveraineté numérique et de l’impact écologique des technologies. En combinant performances, transparence et valeurs suisses, cette IA locale se positionne comme une alternative crédible et ambitieuse aux solutions dominantes du marché.

Dans un monde numérique de plus en plus centralisé, la Suisse affirme ainsi sa voix, entre innovation et indépendance.

Voitures autonomes

La Suisse ouvre la voie, avec prudence

Depuis le 1ᵉʳ mars 2025, la Suisse autorise officiellement certaines fonctions de conduite autonome sur autoroute, comme le pilote automatique ou le stationnement sans conducteur. Une avancée technologique encadrée par des règles strictes.

Voiture autonome

Une réglementation claire mais limitée

La nouvelle législation suisse permet l’usage de systèmes d’automatisation de niveau 3 sur les autoroutes nationales, à condition que le conducteur reste capable d’intervenir à tout moment. Le véhicule peut donc gérer seul la conduite dans certaines situations, mais la responsabilité finale reste humaine.


Des projets pilotes dans plusieurs cantons

Plusieurs cantons, comme Zurich ou Vaud, expérimentent déjà des navettes ou taxis autonomes dans des zones bien délimitées. Ces essais visent à évaluer l’intégration de ces véhicules dans la circulation urbaine, tout en observant les réactions du public.


Quels enjeux pour la société ?

L’arrivée des véhicules autonomes pose des questions majeures :

  • Responsabilité en cas d’accident,
  • Protection des données (capteurs, caméras, géolocalisation),
  • Acceptation sociale et fiabilité technologique.

Le législateur suisse avance donc prudemment, en misant sur des phases de test et une coopération entre autorités, constructeurs et chercheurs.


La Suisse fait un pas vers la mobilité autonome, mais sans précipitation. Le pays choisit un modèle équilibré entre innovation et sécurité, en tenant compte des défis juridiques, éthiques et pratiques.

Le médiamaticien·ne en Suisse

Un « couteau suisse » numérique

Le médiamaticien (ou la médiamaticienne) est une profession moderne, polyvalente et très prisée dans le monde professionnel suisse. Elle se situe à l’intersection de l’informatique, du multimédia et du marketing, offrant un profil complet pour répondre aux besoins de communication numérique des entreprises

En pleine session de montage, la médiamaticienne à l’œuvre.

Missions et compétences au quotidien

  • Création de contenus multimédias : conception de sites web, production d’images, vidéos, flyers, animations et supports promotionnels.
  • Soutien technique : mise à jour de sites Internet, gestion de réseaux simples, installation de matériel et support utilisateur.
  • Communication et marketing : gestion des réseaux sociaux, développement de concepts marketing, documentation utilisateur et coordination entre équipes.

Formation et parcours professionnel

La formation de médiamaticien·ne en Suisse mène au Certificat Fédéral de Capacité (CFC) sur une durée typique de 3 à 4 ans, selon que la formation soit duale (entreprise + école) ou à plein temps.
Elle donne accès à diverses options de spécialisation et de formation continue : Web Project Manager, informatique, HES (sciences de l’information ou communication visuelle), ou encore des brevets fédéraux complémentaires.


En quoi consiste exactement ce métier ?

Les médiamaticiens sont des généralistes capables de gérer une petite entreprise et gérer leurs projets de leur conception à leur exécution et de communiquer avec de nombreux professionnels .


Environnement professionnel

  • Ce métier est exercé dans des PME, établissements publics, mais aussi au sein d’institutions de santé comme le CHUV (Lausanne), qui forme des apprentis médiamaticiens compétents pour réaliser des contenus multimédias et assurer le support technique.
  • Des entreprises suisses comme RUAG, le Swatch Group ou le groupe Müller‑Steinag proposent également des formations internes et emploient des médiamaticiens pour renforcer la communication digitale, développer des supports de communication internes et externes, et gérer des projets multimédias

Microsoft investit 400 millions en Suisse

Microsoft investit 400 millions en Suisse pour renforcer l’IA et le cloud local

Bâtiment de Microsoft

Microsoft mise gros sur la Suisse. Le géant américain de la tech a annoncé en juin 2025 un investissement massif de 400 millions de dollars pour développer ses infrastructures cloud et ses services d’intelligence artificielle sur le territoire helvétique. Un projet stratégique qui vise à répondre à la demande croissante en solutions numériques tout en garantissant la souveraineté des données.

La Suisse, terrain de confiance numérique

Le plan d’investissement prévoit l’expansion des centres de données existants près de Genève et Zurich, renforçant ainsi la capacité de traitement et de stockage local. Un enjeu crucial pour des secteurs sensibles comme la santé, les finances, ou l’administration publique, qui exigent que les données restent sur le sol suisse.

« La Suisse est un modèle de stabilité, de sécurité juridique et d’innovation technologique. C’est un environnement idéal pour continuer à investir », a déclaré Ralph Haupter, président de Microsoft EMEA.


Objectif : accélérer la transformation numérique des PME suisses

Au-delà des infrastructures, Microsoft annonce également un engagement fort pour soutenir l’écosystème local, notamment :

  • le développement de programmes de formation en IA et cloud computing pour les professionnels et les jeunes talents
  • des partenariats avec les startups suisses
  • la promotion de solutions cloud écoresponsables en lien avec la stratégie de durabilité de l’entreprise.

Un signal fort dans la course à l’IA

Avec cet investissement, Microsoft renforce sa présence en Suisse face à d’autres géants comme Google (Zurich) ou IBM. La firme entend également se positionner comme un acteur clé dans le développement d’une IA plus éthique, transparente et conforme aux normes européennes.

Ce mouvement stratégique intervient dans un contexte où la demande mondiale en IA générative explose, et où les entreprises cherchent des solutions à la fois puissantes, locales et sécurisées.


L’arrivée de ce nouveau plan d’investissement confirme que la Suisse, bien qu’étant un petit pays, joue un rôle majeur dans la cartographie numérique mondiale. Microsoft y voit un terreau fertile pour bâtir l’IA de demain, tout en répondant aux exigences élevées en matière de protection des données et de responsabilité numérique.